Bacchus au Festival OFF Avignon 2022

3 spectacles du 7 au 30 juillet

Le monde d’après se meut irrévocablement vers une dystopie… Les immenses usines de rêves appellent toutes les femmes et tous les hommes à s’évanouir dans le vide… Devant ces injonctions, le Festival d’Avignon, lui aussi, est devenu l’amphithéâtre des commerçants … Producteurs, institutions, diffuseurs, communicateurs en tout genre ont anesthésié la création, le chiffre a supplanté le verbe… Et le théâtre doit distraire, se détourner de l’objet auquel il s’applique pour divertir et renoncer à la complexité… Faudrait-il tirer sa révérence ? Peut-être ? Dérisoire en opposition au virtuel… La liberté contre l’amertume, le Théâtre chevillé à corps perdu devant tant de « fric, de magouilles, d’arrogance », je me demande souvent pourquoi cette irrépressible besoin de le prendre à témoin ? La réponse, je la trouve dans ces bulles de rencontres avec vous, avec l’aide des poètes, avec l’aide de Ferré et de sa « matrice nourricière », avec l’aide de Proudhon et de sa philosophie « anarchiste », avec l’aide de Yourcenar et son testament humaniste, avec l’aide de Beckett et sa lucidité universelle, avec Koltès et sa Nuit…A la recherche de destins inconnus, de rencontres inopinées, je vous souhaite un lucide, passionné, et sensible festival de théâtre.

Jean Pétrement